la clemenza di tito

Aix-en-Provence, July 2005
Luxemburg, October 2005

« (…)  Lukas Hemleb a rappelé avec sa Clémence de Titus, qu’un metteur en scène de théâtre, quand il s’attaque à un opéra, doit aider le spectateur à entendre. La beauté picturale chez Hemleb est une conquête sur la modestie des moyens. Pourtant, dans ce choix du fonctionnel contre l’esthétique, c’est le vrai théâtre en musique, libre, organique, spirituel qui se déploie. On ne voit pas souvent des chanteurs restituer les humeurs mobiles de ce Mozart clarinettant comme jamais, du mélo ironique à la grande tragédie, avec autant d’engagement et de plasticité, en un simple clin d’oeil. Le secret de ces présences inouïes et modernes, c’est bien cet allégement du décor, évoluant de façon ludique, pour porter la musique. Hemleb n’a pas moins de métier que Chéreau ou Bondy, quand il fait déplacer ses choeurs comme une armée de Playmobil, apparaître et disparaître les chanteurs dans les interstices si poétiques d’un dispositif que n’aurait pas renié le Rohmer de Perceval le Gallois. Ou encore, lorsqu’il traduit l’ébranlement moral de Vitellia, seule en scène avec une valise dont elle exploite l’évidente symbolique, à l’heure où elle réalise que le pur Sextus a choisi de mourir pour elle. Cette valise, elle tente d’y trouver refuge en la refermant sur elle, s’y accroche comme à un radeau. (…) Exaltant les singularités tout en produisant un effet de troupe, cette Clémence de Titus, dirigée avec ce qu’il faut de contrastes dynamiques par Paul Daniels, va à l’essentiel. »
Libération

« L’opera seria trouve avec Lukas Hemleb une dimension intimiste qu’on ne lui soupçonnait pas. (…) Là où richard Peduzzi noyait l’intrigue de Così dans un décor qui chaussait un poil trop grand, le metteur en scène Lukas Hemleb et la scénographe Jane Joyet installent ce “Titus” dans un étui plus intimiste qui, finalement, lui sied à merveille. Les voix se font plus proches. Les chanteurs prennent le temps de jouer le drame avec humanité et on finit même par se sentir touché par les interminables récitatifs qui peuvent user la patience des mélomanes les plus mozartiens. (…) »
Le Marseillais

« Mozarts späte Opera Serie “La Clemenza di Tito” – eine Arbeit mit der linken Hand, eine mutlose Reverenz an das österreichische Königshaus, ein leiser Abgesang? Die Co-Produktion von Aix-en-Provence und Luxemburg im Grand Théâtre des Großherzogtums demonstriert das genaue Gegenteil: Wieviel Leben, wieviel Emotion steckt in dieser Oper! Und vor allem: wieviel Musik! Regisseur Lukas Hemleb verzichtet klug auf Mätzchen und Situationskomik, aber auch auf die Statik, die Mozarts später Meisteroper meist tödliche Langeweile beschert: Er inszeniert ein Kammerspiel, ein Sextett von Freunden, die Freunde verraten, und Gegnern, die sich versöhnen. Jane Joyets Bühnenbild sucht trotz der klassizistischen Stilzitate nicht die imperiale Fassadenwirkung, sondern beschwört Intimität. Und da entfalten sich die Charaktere, die Mozart leise und doch deutlich ausprägt – szenisch und musikalisch. (…) Kresimir Spicer, der nicht mit tenoralem Glanz, sondern mit lyrischer Intensität besticht, entwickelt die Titelfigur zu einem zerrissenen, zwiespältigen Menschen, der schwankt zwischen politischer Aufgabe und persönlichen Wünschen. Und wenn Spicer dann in der dritten Arie koloraturenstark diesen Zwiespalt verkündet, dann hat sich die “Clemenza di Tito” endgültig von aller Edelblässe verabschiedet. »
Trierer Volksfreund

« La mise en scène de Lukas Hemleb gardait le caractère épuré de l’opéra séria tout en y ajoutant un mouvement et une fantaisie qui mettaient les conflits humains en valeur. (…) En donnant toute leur ampleur dramatique et humaine aux personnages, cette représentation avait tout pour plaire au public aujourd’hui. »
Das Luxemburger Wort

Wolfgang Amadeus Mozart
« La Clemenza di Tito »
conductor: Paul Daniel/Alain Altinoglu
director: Lukas Hemleb
stage designer: Jane Joyet
costume designer: Julie Scobeltzine
light designer: Xavier Baron
Festival d’Art Lyrique d’Aix-en-Provence
Grand Théâtre du Luxembourg